Thứ Ba, 11 tháng 9, 2012

Histoire du Cirque Ammar

  
HISTOIRE DU CIRQUE AMMAR



L’aventure commença quelque part dans les montagnes de Kabylie. Le jeune Ahmed ben AMAR el GAID n'avait pas envie de passer ses jours entre les chèvres et les oliviers. Il rêvait d'aventures, de voyages et de grandes émotions... Il mit au point un spectacle coloré, avec de belles danseuses du ventre, (des Ouled Nails), qu'il intitula "la grotte algérienne", et partit ainsi à la conquête de la Métropole.


Le public français découvrit avec ravissement ces beautés kabyles et, le succès aidant, l'ambition d'Ahmed ben AMAR grandit. Fortuitement, Marie BONNEFOUX, sœur du directeur de la Ménagerie lozérienne, s'éprit de lui, l'épousa et le suivit ardemment dans ses rêves les plus audacieux... Au bout de quelques années, l'un d'entre ces derniers l'amena à concevoir un autre genre de spectacle, sans danseuses, mais avec une "fosse aux lions" où il fit descendre ses trois fils Ahmed, Abdellah et Mustapha, "les plus jeunes dompteurs du monde"... Il s'agissait en fait d'une petite ménagerie, bien modeste en vérité, à peine riche de 2 lions, 4 hyènes, 1 ours et 4 singes... Mais qui valut au nom AMAR de commencer à se faire connaître, notamment lors de ses prestations dans diverses foires, comme la Foire aux Pains d'Epices à Paris en 1909.


En 1913, Ahmed ben AMAR mourut. Mais sa femme ne renonça pas à l'aventure et à l'appel des grands chemins, fidèlement soutenue par Ahmed fils et Mustapha, tandis qu'Abdallah avait décidé d'ouvrir sa propre ménagerie. Après une interruption due à la Grande Guerre, le nom commença à briller de plus en plus fort au firmament de la renommée... L'établissement grandit. Madame Vve AMAR et ses fils acquirent des gradins de cirque, un chapiteau et se lancèrent hardiment sur les routes.


Dès 1926, "le Grand Cirque Ménagerie AMAR Frères " devint célèbre au-delà des frontières : Hollande, Belgique, Allemagne... autant de succès remportés. En 1929, doté de deux pistes, il prit le titre de "Cirque Géant", pour contrecarrer les efforts de son rival allemand Julius GLEICH qui, aux portes de Paris, accueillait 10.000 spectateurs dans un spectacle donné sur trois pistes à la fois...
Forts de leur popularité sans cesse grandissante, les Frères AMAR prirent la route de l'Algérie, la Tunisie, le Maroc où l'accueil s'avéra délirant. Ils continuèrent ensuite vers l'Egypte, la Palestine, la Syrie, la Grèce, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Yougoslavie, la Hongrie, l'Autriche, l'Italie, avant de rejoindre Paris, couverts de gloire et de deniers…


Devenus fabuleusement riches, ils souhaitèrent alors créer dans la capitale un établissement fixe et convoitèrent le Cirque Napoléon (Cirque d'Hiver). Hélas, leur farouche concurrent Joseph BOUGLIONE, qui ne leur pardonnait pas de l'avoir gagné de vitesse pour un achat d'un troupeau de quinze éléphants, en prit possession... Les Frères AMAR s'installèrent donc à l'Empire, avenue de Wagram, où ils montèrent des spectacles éblouissants, invitant les attractions les plus étonnantes, annoncées avec un sens de la communication tel qu'aucune d'entre elles ne passait inaperçue : ours blancs dans un décor arctique, cerfs dans une chasse à courre... Le chapiteau AMAR n'en continuait pas moins ses tournées, rassemblant un public enthousiaste et fidèle...


La seconde guerre mondiale empêcha les voyages, mais 3 cirques AMAR se dressèrent durant toutes les hostilités aux portes de la capitale : "Le Grand Cirque" de Mustapha, "le Cirque International" d'Ali et le "Nouveau Cirque de Paris" d'Amar et Schérif. Le retour de la paix vit peut-être l'éclatement de la famille, la popularité du cirque n'en souffrit pas... Il fait bien avouer que l'on n'avait pas lésiné sur le programme : "91 chevaux, 16 poneys, 15 mules, 4 ânes, 17 dromadaires, 3 lamas, 2 guanacos, 2 yacks, 1 mouflon, 1 cacatoès, 27 singes, 10 lions et lionnes (dont le célébrissime d'Artagnan), 1 panthère, 1 puma, 1 loup, 4 hyènes, 4 ours blancs, 2 ours noirs, 1 ours du Tibet, 4 otaries, 4 éléphants, 1 hippopotame, 1 girafe, 2 serpents najas, 5 pythons , 1 vautour et aussi 1 bouc nain et 1 bœuf phénomène à 5 pattes, le membre supplémentaire étant fixé à son épaule gauche" .


Chaque année, on changeait de spectacle, cherchant à faire, selon la loi du cirque, toujours plus fort, toujours plus sensationnel : cirque traditionnel ou pantomimes nautiques sous chapiteau, nuits de Chine, soirées espagnoles... mais aussi, exhibitions sportives ou présentation d'artistes de music ? Hall, tel Fernand RAYNAUD...


L'Algérie demeurait chère au cœur des directeurs, qui s'y rendaient volontiers, avec, il faut bien le dire, des spectacles plus limités, en raison du coût des voyages et des mauvaises conditions de transport à travers le pays pour des convois à la fois si lourds et si fragiles...
Puis Madame Vve AMAR disparut, puis Ahmed, puis Ali... Shérif préféra quitter l'établissement familial et se retirer dans un zoo... En 1968, Mustapha AMAR, fatigué à son tour, se résigna à abandonner la direction du cirque aux destinées duquel il avait si farouchement veillé...


Actuellement, l'enseigne du Cirque AMAR appartient à Firmin BOUGLIONE Jr, fils de l'inoubliable Joseph. La direction de l'établissement est assurée par la sympathique famille RECH, un autre nom bien familier dans l'histoire des banquistes français.

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