Et I am heureuse. Et en plus, c’est vrai. Enfin, en même temps heureusement. Si j’étais dans le même état que pendant les 9 mois (et demi) de ma grossesse, on serait bien dans la panade ! Adieu les crises de larmes sans raison, les crises de nerf pour toutes les raisons, les douleurs (partout), la mauvaise humeur, les nausées, les remontées, les aigreurs, les jambes lourdes, la non-visibilité de certaines parties de mon corps (et pas des moindres), les courbatures, les vergetures, les boutons, les cheveux ternes, la peur, les doutes, etc… Si, si : ETC… Et depuis sa naissance, je me suis retrouvée. Je me suis même trouvée. Viens, je te raconte !
Je crée ce blog en octobre 2013 et au moment des faits, j'ai 27 ans. Je vis en espagne et je n'écris plus de puis bientôt 5 ans, moi qui adore ça. Pendant ma grossesse, j’ai lu des dizaines de bouquins, regardé des centaines de reportages, d’émissions. J'ai écouté les gens me raconter, me conseiller, m’expliquer. Et moi, j'ai passé 9 mois à flipper. A douter.. Même que je voulais plus. « Je ne vais pas savoir », « je ne vais pas pouvoir » je disais, « je ne connais pas les bébés »
Et puis, la voilà. Simplement. Un accouchement simple. Une rencontre simple. Une mise au sein simple. Un amour simple et immense. En fait, c’est simple ! Je la laisse me guider, je lui fais confiance. A la maternité, je refuse de la réveiller pour la nourrir, je suis son rythme : elle prend du poids quand elle est censée en perdre. Je lui donne à manger quand elle a faim. Je la laisse dormir quand elle a sommeil. Je la serre contre moi quand elle a peur. Je la porte quand elle ne veut pas être seule. Je la console quand elle pleure. Je lui parle quand elle s’ennuie. Et je la laisse quand elle a envie d’indépendance. Mais ? Je la traite comme un être humain en fait ? Oui. Simplement.
Oh je vous entends d’ici crier vos menaces « d’habitude », vos avertissements « d’enfant roi ». Pourquoi ne pourrait-on pas croire au développement naturel de l’enfant, avec ses parents comme piliers, comme soutien, comme modèle ? Moi, j’y crois. En tout cas, j’ai envie d’essayer. Je materne, naturellement. Sans me poser de questions, juste en pensant à ma fille. Comme presque partout ailleurs dans le monde. Comme cela se faisait avant que la femme ne se sente prisonnière et esclave de l’enfant qu’elle a pourtant voulu et porté. Je ne dis pas que ma manière de faire est la bonne ou la meilleure. Je ne suis pas sure de moi. Je suis sure de nous ! Je ne sais pas comment j’évoluerais. Je materne au jour le jour, en l’écoutant, en m’écoutant. Je ne suis pas « esclave » de mon enfant, je prends soin d’une vie humaine. D'une vie que j'ai créé et que j'aime plus que tout.