I am une maman ! te donne des nouvelles de bébé(e). Elle grandit avec toi, semaine après semaine, mois après mois !
Allaitement, sommeil partagé, DME, motricité libre, amour toujours et cernes.
Il y a déjà 9 mois que Lou-les-grosses-joues (et les-grosses-cuisses !) a ouvert ses yeux sur le monde. Déjà 9 mois que je l’ai rencontré, reconnu plutôt. Et aimé. Aimé si fort, si intensément, si profondément, si violemment, et tout plein d'autres adjectifs en –ent !
Ma boule de bébé n’est plus. Son visage a déjà celui de la petite fille qu’elle sera bientôt. Et quand elle tète, elle dépasse tous les côtés ! Ah oui, parce qu’à 9 mois, elle tète encore. Et plutôt 10 fois qu’une. Et même la nuit ! Elle tète debout, assise, couchée, à l’envers. Elle tète à la maison, dans le lit, sous la douche, sur le canapé, sur sa table à langer. Elle tète aussi dans la rue, dans le bus, dans le métro, au restaurant. Mais elle ne tètera jamais cachée dans des toilettes, ou sous un morceau de tissu.
Elle tète, point barre.
On commence tout doucement le sevrage et… Non ! Je déconne !
Je n’ai aucune raison de la sevrer. Remplacer mon lait, fait pour elle, par un autre, forcément moins adapté ? J’avoue ne pas y voir l’intérêt. Ni la logique. Ma logique est simple : ma fille a besoin de téter elle tète. Combien de temps, combien de fois, ça, ça me regarde. Ça nous regarde surtout ! Les gens sont-ils si bienveillants qu’ils ne peuvent rester là, sans rien dire, à me regarder nourrir ma fille avec mes seins? Non-assistance à personne en danger BORDEL ! Il faut qu’ils parlent, qu’ils m’avertissent, qu’ils M’AIDENT ! « Mais STOP ! Arrête tout ! Mon dieu, mais tu te rends compte de ce que tu fais ?? »
Je ne savais pas si j’allaiterais quand j’étais enceinte. Avant même ma grossesse, je n’ai jamais jugée, ni en bien ni en mal, une maman allaitante. En fait je crois que je m’en foutais. Mais alors royalement. Maintenant que je suis maman, ça me pète les glandes mammaires toutes ces questions, ces menaces, ces jugements, ces phrases toutes faites ! Celles qui n'en savent rien, celles qui ont allaité 15 jours et qui se croient conseillères en lactation, celles qui culpabilisent et nous en veulent, presque tout le monde à un avis très arrêté sur l’allaitement. Personne n’en sait rien mais tout le monde a quelque chose à dire! Ou à re-dire plutôt.
On s’accorde presque tous pour dire que c’est beau d’allaiter…un bébé. Parce que passé 6 mois, bébé n’est plus un bébé. Alors à 9 mois, 1 an ou 2 ans je ne t’en parle même pas !
Alors, à toutes celles (et tous ceux) qui trouvent que nourrir au sein un enfant de plus de 6 mois ou de presque 3 ans est scandaleux/malsain/déplacé/mauvais et de la part de toutes les mamans qui allaitent leur bébé ou leur bambin, qui co-allaite, qui allaite la nuit, qui allaite dehors, qui allaiteront encore longtemps : sachez simplement et respectueusement qu’on vous emmerde. Bises.
Alors l’allaitement c’est fait… Ah oui. Le co-sommeil. Alors ça, c’est peut-être pire que l’allaitement. Je ne compte plus les « Tu fais une grosse erreur, elle va jamais vouloir dormir seule ! » ou « Quelle mauvaise habitude ! » Les-grosses-joues partage toujours nos nuits et notre lit. Je la berce doucement, allongée tout contre elle et elle s’endort en quelques secondes. Ensuite, je me transforme en Tom Cruise dans Mission Impossible (oui, oui avec la musique et tout), et je tente une sortie aussi furtive que silencieuse. Et la soirée est à nous ! Presque.
La nuit, elle dort collée à moi. Et, avec sa petite main et ses yeux fermés, elle me cherche si jamais je me décolle un peu. Elle me cherche même avec son pied. Et dès qu’elle me touche, dès qu’elle me sent de nouveau, son petit corps s’apaise et son visage se décrispe. Bêtement, je me dis que si ma présence la réconforte alors c’est que, peut-être hein, elle n’est pas tout à fait prête à partir passer la nuit dans sa chambre.
J’ai toujours été assez grande gueule et à l’aise avec mes choix. J’assume donc parfaitement le fait de dormir avec ce bébé qui a vécu en moi pendant 9 mois. Je n’ai absolument pas peur de rendre ma fille heureuse en l’autorisant à ne pas avoir peur, seule, la nuit. Je n’ai absolument pas peur de lui apporter le réconfort de ma présence la nuit. Je n’ai absolument pas peur de ma fille en fait. Non seulement je n’ai pas peur mais en plus je suis convaincue que je lui rends service. S’il faut parler d’habitudes, allons-y !
Habituer un bébé à pleurer seul avant de s’endormir chaque nuit, habituer un bébé à s’endormir avec un mobile musical ou une petite lumière, un doudou, une sucette ou autre, ça, ça ne vous fait pas peur ?? Ça rassure l’enfant et l’aide à s’endormir ? Ah très bien. Donc, ils deviendront des adultes incapables de s’endormir dans le noir ou sans télé ? Des adultes qui chouinent toujours un peu avant de sombrer? Ou pire ! Des trentenaires qui dorment avec un doudou ! Non ? Ah bon ? Tant mieux parce que je ne compte pas non plus dormir avec ma fille lorsqu’elle aura 15 ou 20 piges hein !
Je n’ai pas peur de ma fille. Je n’ai pas peur qu’elle vole l’intimité de mon couple. Je n’ai pas peur qu’elle vole ma liberté. Je n’ai pas peur de sa dépendance. Il faut d’abord avoir été attaché pour se détacher. Chaque chose en son temps. L’autonomie, le désir et l’envie d’être seul, d’être BIEN seul et d’en retirer du plaisir, ça ne s’apprend pas ! C’est une question de confiance. C’est savoir que même lorsqu’on est seul, quelqu’un nous aime et sera là pour nous. C’est surtout la preuve qu’on est bien dans ses ballerines et qu’on se satisfait à soi-même. Il a fallu 9 mois (et des poussières) pour créer cette vie. Ça prendra le temps qu’il faut pour créer cette confiance.
J’ai eu une discussion avec mon papa (adoré) récemment. Il s’étonnait de voir que ma fille pourtant très souriante était quand même « très maman » et n’appréciait que modérément passer de bras en bras. Pour lui, c’est évidement lié avec le fait que je porte, allaite, et cododote, entre autre. Il m’expliquait que tous les bébés qu’il connaissait dormaient seul et étaient très sociable, ce qu’apparemment ma fille n’est pas.
Résumons. Un bébé doit être mignon (c’est la moindre des choses !), doux (sinon ce n’est pas agréable), sociable (le minimum), souriant (au risque d’être traité de bébé boudeur), sage (faudrait pas qu’il nous gonfle trop), gros dormeur (ça, c’est la base), bon mangeur (après c’est inquiétant), calme (c’est déjà assez fatiguant comme ça), etc…
Les parents, eux, doivent rester libre ! C’est ‘achement important de pas devenir l’esclave de son gosse. C’est pas ton mioche qui commande, non mais ho ! On fait des enfants pas des bourreaux ! Etc…
Alors oui, mon cher papa que j’aime, ma fille n’est pas encore très sociable et n’aime pas trop passer de bras en bras. Comme pour certains adultes, elle a besoin d’avoir confiance pour être à l’aise. Et la confiance, ça vient avec le temps ! Il faut déjà qu’elle soit bien sûre, que moi, sa mère, je ne vais pas l’abandonner (même si ça parait évident). Et entre nous, je profite et je savoure ce temps où elle est « très maman », parce que peut-être que comme moi, elle ira vivre à 1500 km de ses parents adorés… Et j’espère que, comme moi, elle aura confiance en ses parents et saura qu’elle pourra toujours compter sur eux.
Impossible de me convaincre que laisser pleurer un bébé pour qu’il fasse ses nuits plus vite, pour lui apprendre la frustration ou pour lui forger son caractère est nécessaire. Impossible de prétendre que ma vie n’a pas changé et que mes priorités non plus. Impossible d’être égoïste au point d’inventer de fausses excuses pour me dédouaner de mes responsabilités. Je ne crois pas non plus qu’il faille créer des petits soldats prêt à survivre dans ce monde que certains disent pourri.
«Faut lui apprendre très vite que dans la vie on a pas tout ce qu’on veut », « C’est dur mais c’est ainsi, la vie ne fait pas de cadeau » ou encore «Faut le frustrer pour lui montrer à quoi s’attendre plus tard »
Je n’aurais pas pu faire d’enfant en ayant cette idée là de la vie et du monde. En quoi être élevé à la dure prépare à d’éventuelles déceptions amoureuses et autres trahisons ? Au pire, nos enfants n’auront pas les clés pour gérer des émotions qui ont pourtant fait partie de leur quotidien. Ils se renfermeront, ou seront dépassés, ou encore penseront que c’est comme ça, que c’est la fatalité. La vie n’est qu'une tartine de merde, etc.
Je n’apprendrais pas la frustration à Lou. Je lui apprendrais à la gérer. Je ne lui apprendrais pas à se faire mal mais à se soigner. Je ne lui apprendrais pas à être malheureuse mais à se relever quand elle tombe. Je ne lui dirais pas que dans la vie, on a jamais ce qu’on veut. Je lui enseignerais qu’il faut essayer. Je lui apprendrais à gagner autant qu’à perdre. Je lui apprendrais que ça vaut le coup, que la vie est belle.
Depuis 2 mois, Lou est diversifiée. Ici, pas de purée, sauf quand j’en prépare pour nous. Pas de compote, sauf quand j’en prépare pour nous. Nous pratiquons la DME (Diversification Mené par l’Enfant) J’ai attendu qu’elle sache s’assoir avant de commencer. Légumes, fruits, poisson, viande, elle aime tout ! Pour les cuissons, on alterne entre vapeur, au four, à la poêle avec un tout petit peu d’lhuile d’olive ou cru. Je coupe des morceaux et elle mange toute seule. Au départ, elle s’amusait plus qu’elle ne goutait. 2 mois après, elle mange réellement.
Comme tout, il faut un temps d’adaptation. Laisser l’enfant découvrir l’aliment. Sa texture, son odeur, sa couleur, son gout. Le laisser jouer avec, le toucher avec ses mains mais aussi avec son visage (ou ses pieds, si si…) Je ne donne pas de produits laitiers, nous même n’en consommons pas (à l’exception d’un ou deux fromages dont nous pouvons nous passer, par pure gourmandise donc). Elle a gouté quelques fromages de chèvres ou de brebis.
Quand on a des envies de craquages, parce que oui ça nous arrive !, on évite au maximum de le faire devant elle. J’aime lui faire gouter ce que j’ai dans mon assiette à condition que ce soit un minimum sain. Et faut que je l’avoue, je suis un peu la reine de la malbouffe. Sauf que maintenant, j’ai une petite mère qui me regarde intensément avec ses grands yeux dès que je mange quelque chose. Alors clairement, la DME ça profite autant à Lou qu’à moi. Ma fille, mon partenaire minceur !
Au menu : carottes, poireaux, courgettes vapeur et sardines ! |
Quand on a des envies de craquages, parce que oui ça nous arrive !, on évite au maximum de le faire devant elle. J’aime lui faire gouter ce que j’ai dans mon assiette à condition que ce soit un minimum sain. Et faut que je l’avoue, je suis un peu la reine de la malbouffe. Sauf que maintenant, j’ai une petite mère qui me regarde intensément avec ses grands yeux dès que je mange quelque chose. Alors clairement, la DME ça profite autant à Lou qu’à moi. Ma fille, mon partenaire minceur !
Dans le Quoi d’neuf bébé #3, je découvrais la motricité libre. Je n’ai donc ni parc, ni trotteur, ni transat, ni anneau de bain. J’ai sécurisé l’appart et Lou-les-grosses-joues est libre de ses déplacements et mouvements. Elle marche a 4 pattes, se met debout, descend du canapé à reculons, sur le ventre et va où elle veut. Parfois, je la cherche. Son grand pote, c’est Mao, le chat. Elle le pourchasse dans toutes les pièces et poussant des petits cris ! Je suis moins sure que lui aime vraiment ça !
9 mois en moi, 9 mois sur moi… 9 mois qui sont passés à la vitesse de la lumière. 9 mois qu’elle a fait de ma vie un océan de rire, de douceur et d’amour. 9 mois qu’elle m’a fait réaliser qu’il n’y a rien de plus beau, dans ce monde, que d’être maman. Il y a aussi 9 mois que j’ai découvert qu’on pouvait survivre en dormant très peu… Qu’on pouvait se sécher les cheveux d’une main, avec 12kg dans les bras. Qu’on pouvait faire des bisous et des caresses au mixeur très naturellement pour montrer qu’il est « geeeeentil ».
Il y a 9 mois, je ne me doutais pas qu’on pouvait réellement avoir une larmichette à la vue d'une quenotte qui pousse. Je ne me doutais pas qu’élever et accompagner un enfant pouvait être aussi dur que doux, aussi crevant qu’exaltant. Se remettre en question, en permanence. Douter, « est-ce que je fais bien, est-ce qu’elle est heureuse ? », lui sourire, la serrer, l’embrasser, la bercer, la rassurer, la consoler, l’aimer. L’aimer, l’aimer, l’aimer… Ça, je sais faire. Ça, ça compte.
Le reste, … Quel reste ?
Be First to Post Comment !
Đăng nhận xét