« Gare aux hyper mères », « Ces hyper mères qui en font trop »,
« Ces mamans proximales qui culpabilisent toutes les autres »...
Et pour toutes celles qui culpabilisent face à une maman "proximale", voici mon mea culpa :
- Pardon d’aimer ma fille sans peurs ni limites.
- Pardon de réaliser qu’entre un bébé et une plante verte, il y a quelques différences.
- Pardon de comprendre qu’accompagner un enfant demande de la patience et de la bienveillance.
- Pardon de ne pas considérer ma fille comme un chaton à dresser à coup de tape sur le nez.
- Pardon d’être consciente que mes priorités ont changé et surtout pardon d'accepter qu'elles aient changé.
- Pardon de respecter le rythme de mon bébé.
- Pardon de le respecter tout court.
- Pardon d’avoir réussi à allaiter. Pardon d’avoir essayé, pardon de m’être renseignée, d’en avoir eu envie aussi et pardon de vouloir allaiter longtemps.
- Pardon de croire que le lait maternel est fait pour nos bébés, comme le lait de vache est fait pour le veau. Pardon de rappeler sans cesse que l’allaitement est normal. Normal, logique, naturel. Parce qu'il est, c'est tout !
- Pardon d’aimer allaiter et pardon aussi de le faire en public, sans me cacher.
- Pardon de préférer voir sa bouche sourire plutôt que gémir.
- Pardon donc de tout faire pour lui donner envie de sourire.
- Pardon de dormir avec elle, pardon d’être maman aussi la nuit.
- Pardon de faire l’amour ailleurs que dans mon lit.
- Pardon ne pas imposer MON rythme à ce bébé qui n’a connu que l’obscurité, la chaleur et les battements de mon cœur pendant 9 mois.
- Pardon de vouloir laisser le temps à ma fille d'être autonome.
- Pardon de montrer l’exemple, toujours.
- Pardon d’avoir eu la chance d’arrêter de travailler.
- Pardon d’avoir eu envie d’arrêter de travailler.
- Pardon d’aimer d’être maman.
- Pardon d’avoir su faire la différence entre ma casquette de maman et ma casquette de femme.
- Pardon d’avoir d’autres lectures que BabyCenter ou Doctissimo.
- Pardon de croire que l’accouchement est un acte naturel, que le corps de la femme est fait pour donner la vie (ainsi que la nourrir, la protéger et l’aimer aussi).
- Pardon de penser que oui, quand l’accouchement ne se déroule pas comme imaginé ou rêvé, la relation mère-bébé peut en pâtir un temps. Pardon d’être persuadée qu’une femme qui vit (sans raisons particulières) un accouchement surmédicalisé, n’aura que plus de difficultés à avoir confiance en sa capacité d’être mère. Pardon de penser aussi le processus d’accouchement et ses sensations aide à développer notre instinct maternel.
- Pardon d’avoir des convictions et des certitudes. Pardon donc d’être sure et certaine que laisser pleurer un bébé n’est ni bon ni normal. Pardon aussi d’être convaincue qu’un bébé est totalement dépendant et à un besoin vital de proximité.
- Pardon d’être à l’aise avec mes certitudes et mes choix.
- Pardon de ne pas comprendre, mais de tout de même respecter ces mamans qui n’écoutent pas leur instinct.
- Pardon d’avoir envie de changer les choses, surtout pour ma fille, pour qu’elle ne grandisse pas dans un monde où l’enfant n’est pas considéré comme un être humain, mais comme un petit démon en devenir qu'il faut contrôler.
- Pardon de croire que ma fille à aussi des émotions, qu'elle peut ressentir de la colère, de la frustration, de la peine, de l'envie, de la joie, et un besoin d'amour. Pardon de lui autoriser ces émotions. Pardon d'essayer de lui apprendre à les gérer plutôt que de les lui imposer ou de les refouler.
- Pardon d’essayer, à mon petit niveau de simple blogueuse anonyme, de faire réfléchir sur notre rôle de parents.
- Pardon d’avoir les poils qui se hérissent quand je lis qu’une maman n’hésite pas à donner une tape sur les fesses ou sur la main à un bébé de 9 mois, pour lui apprendre qui commande.
- Pardon de me mettre en colère quand j’entends que l’on ne doit surtout pas devenir l'esclave de notre enfant. Qu'il faut vite casser ce mauvais caractère, que c'est pas lui qui décide. Pardon de crier haut et fort que si notre rôle est d'accompagner et de fixer des limites, il n'est pas de créer des enfants parfaits dignes des pub en papier glacé des magazines de puériculture. Pardon de vouloir que ma fille soit libre d'être ce qu'elle est.
- Pardon d’être sur le cul quand je vois que des mamans sont en guerre contre leur enfant, et dès le plus jeune âge. Une guerre qu’elles doivent absolument gagner sous peine de se faire bouffer.Faut pas oublier qui commande, encore et toujours.
- Pardon d’avoir la gerbe quand je lis des articles du genre de ceux cités plus haut.
- Pardon de faire culpabiliser les autres mamans. Pardon de pourtant penser que l’on ne culpabilise que lorsqu’on n’est pas en phase avec qui l’on est réellement. Pardon de me remettre en question lorsque, moi-même, je culpabilise. Pardon de changer de façon de faire ou d'attitude pour enfin ne plus culpabiliser et être de nouveau en accord avec qui je suis.
- Pardon d’être une hyper mère, ou encore une maman proximale, ou juste une maman en fait.
Pardon … mais je vous emmerde. Très cordialement.
Oui, je suis une « hyper-mère-proximale-maternante-à-tendance-extrémiste-sur-les-bords »
Et surtout, je suis MOI. Je suis la seule maman que je sache être. Oui, ça s’est imposé à moi, presque naturellement. J’ai aussi cherché à comprendre certaines choses, à me mettre à la place de ce bébé, si vulnérable et dépendant, que j’ai porté au plus profond de moi pendant 9 mois.
Pourquoi elle pleure ? Pourquoi on me conseille de la laisser pleurer ? Pourquoi on m’empêche de la garder dans mes bras ? Pourquoi on refuse que je dorme avec elle ? Pourquoi on me dit que c’est malsain d’allaiter ? De quoi a besoin un bébé ? Que ressent-il ? Que se passe t-il réellement dans sa petite tête? Quel est mon rôle ? Quelles sont mes priorités ? Quels sont mes objectifs?
Je suis donc une (grande) adepte du maternage proximal. C’est l’étiquette qui dérange ? Y a un léger problème là alors. On est ce qu’on fait ! Le monde est ainsi, bien malheureusement. Ne pas comprendre ça, c’est faire preuve d’une sacrée hypocrisie.
Tu cours 3 fois par semaine, tu fais du tennis, du yoga et tu portes des survêt Adidas?Jusque-là, c'est logique, non?
Tu es sportive.
Tu ne cours jamais, tu es binoclarde et plutôt branchée ciné ?
Tu n’es pas sportive.
(Ah ben oui, moi aussi je suis capable de faire des amalgames et des raccourcis...)
Qui taxe les unes ou les autres de bonnes ou mauvaises mères ? Personne. Pas moi en tout cas. Ni toutes les mamans que je connais et qui ont la même idée de la maternité. Ce sont nos erreurs, notre manque de discernement et notre incapacité à nous remettre en question qui provoque en nous cette culpabilité. Je suis parfaitement à l’aise avec ma façon d’être mère et d’accompagner ma fille au quotidien. RIEN ni PERSONNE n’arrivera à me faire culpabiliser. Ni les mamans qui ont l’air d’être encore plus « proximale » que moi ni celles qui me diront que je suis égoïste et que je ne rends pas service à ma fille en la maternant ainsi. Mais si un jour ça arrive, alors j'arrêterais de me regarder le nombril et de pleurnicher en traitant le monde entier de "gros-méchant-vilain" et j’essaierais de changer de façon de faire ou de réfléchir à comment me sentir mieux.
Il n’y a pas de maman parfaite. Il n’y a pas de maman plus maman que d’autres. Il y a des mamans plus averties, plus informées, plus proches des besoins de leurs enfants. Il y a des mamans moins centrée sur elles-mêmes et des mamans avec d’autres priorités. Il y a des mamans qui pensent différemment, qui ont d'autres certitudes. Il y a des mamans qui ne se posent aucune question et qui suivent le seul schéma éducatif qu’elles connaissent. Il y a des mamans qui souhaitent accompagner leurs enfants avec bienveillance et douceur et d’autres qui veulent que ça marche droit et dur. Il y a autant de mamans qu’il y a d’enfants. Il y a autant de manière de faire qu’il y a de mamans.
Le maternage proximal fait partie d’un de ces schémas éducatif. Il n’y a pas de conditions à remplir pour gagner le statut de maman proximale. Il n’y a qu’une seule obligation : aimer ses enfants. Ne pas les aimer à moitié. Les aimer entièrement, simplement, naturellement, de tout notre cœur, de tout notre être. Les aimer et se souvenir, chaque seconde, qu’ils méritent notre plus grande implication. Les aimer et tout faire pour les rendre heureux, épanouis et autonome.
Chercher encore et toujours les réponses à nos questions, les solutions à nos doutes, les raisons de notre culpabilité. Aimer ses enfants et leur accorder le bénéfice du doute : sont-ils nos ennemis (et on ne négocie pas avec l’ennemi) ou ont-ils juste besoin de nous, de nos bras, de nos baisers, de nos câlins, de notre confiance, de nos seins, encore et encore et encore et encore jusqu’à l’épanouissement et la faculté d’être autonome ? Jusqu’au bonheur d’être en vie, avec la certitude d’être aimé et respecté…