LE CARTABLE ET SON EVOLUTION |
Quand on ressort le cartable de l’armoire ou de dessous le bureau… ça sent la rentrée des classes ! Un cartable qui, comme l’école, a considérablement évolué au fil des années. |
De la musette au cartable |
Au début du XIXe siècle, il y avait aussi peu de cartables que d’écoliers. Et peu de choses dedans : un livre tout au plus, une ardoise et un crayon d’ardoise, le cahier n’apparaissant véritablement que tard dans le siècle, sous le second Empire dans les villes, parfois seulement avec les lois Jules Ferry dans les villages. |
Les premiers, au début du XIXe siècle, sont fabriqués avec de la toile éventuellement renforcée par du carton ou du cuir, parfois brodée au point de croix par la mère de famille. On peut le trouver aussi en cuir, avec des poches doubles se rabattant en portefeuille, et d’une solidité permettant son utilisation successive par plusieurs enfants. |
Dans les régions au climat rigoureux, il existe des cartables en bois : dans les Alpes par exemple, les enfants d’autrefois dévalaient l’hiver la pente vers l’école en s’asseyant sur la mallette en bois fabriquée par les parents, mallette qui leur servait à la fois de cartable et de luge ! Mais on trouve aussi les sacs les plus divers ou, pour les filles (car ils sont moins solides et ne résisteraient pas à des « jeux de garçons »), des paniers en osier. La grande règle, dans une société qui reste pauvre, c’est que chaque enfant utilise surtout ce qu’il a sous la main. |
Le cartable autour de 1950 |
Le fameux cartable en carton bouilli de l’entre-deux-guerres Même si les sacs de fabrication familiale existent toujours, le cartable en carton bouilli est le grand succès de la communale de l’entre-deux-guerres. Solide et peu coûteux, il se cire et s’entretient comme du cuir. Les plus gros peuvent se porter sur le dos, utilisés par les enfants qui viennent de loin et ne peuvent rentrer déjeuner chez eux. |
Le repas dans le cartable jusqu’en 1950 |
Car bien sûr, dès le départ, le « cartable » ne contient pas que les affaires d’école. On y trouve les billes, les marrons, les lance-pierres ou la corde à sauter… bref : tout le nécessaire aux récréations, ainsi que de quoi manger le midi pour les enfants des hameaux, puisqu’il n’y a quasiment pas de cantines dans les écoles rurales avant 1945. Un écolier poitevin raconte ainsi qu’en 1940, « nous portions notre repas de midi dans un porte-dîner, dans notre sac, avec les livres, l’ardoise, les cahiers et le plumier renfermant les crayons, le porte-plume, le porte-crayon et les crayons d’ardoise ainsi que la gomme ; lorsqu’on courait avec le sac sur le dos, on entendait à chaque pas comme une espèce de grelot : c’était les crayons dans le plumier » (rapporté dans "Les écoliers et leurs maîtres en France d’autrefois" ). Les casse-croûte glissés dans le cartable étaient un peu toujours les mêmes : des tartines de pâté, un morceau de pain avec un œuf ou du fromage, des noix ou des pommes, sans oublier un flacon de vin mouillé d’eau (pas d’eau pure, signe de pauvreté inavouable !). |
Le cartable support publicitaire |
Dès l’entre-deux-guerres, certains cartables deviennent des supports publicitaires pour les grandes marques de chocolat et de biscuits : Poulain, Petit Lu… Mais le phénomène ne prend vraiment de l’ampleur qu’à partir des années 1980. Les cartables cessent alors d’être des objets anonymes pour devenir des produits de marques diverses : celles de la dernière poupée ou peluche à la mode, d’une gamme de vêtements ou de chaussures de sports… Les écoliers d’aujourd’hui deviennent les jouets de la publicité, payant plus cher un cartable devenu affiche. |
À main, à dos ou à roulettes ? |
Le succès du cartable en carton bouilli avait fait disparaître les sacs familiaux portés en bandoulière ou sur le dos. Dans les années 1950 à 1970, il n’y a plus guère que les enfants dont les problèmes de colonne vertébrale sont signalés par les médecins qui portent encore des cartables à sangles. Puis, la mode en revient dans les années 1980-1990, une mode devenue nécessaire avec l’accroissement du nombre de livres, du poids des manuels et la généralisation des cantines (les petits doivent partir le matin avec le matériel de toute une journée). Des associations de parents ou de médecins dénoncent régulièrement le poids excessif du cartable porté à la main. Il redevient donc souvent porté sur le dos, mais aussi, ce qui est une nouveauté, à roulettes, tiré comme une valise. Les trois modèles coexistent aujourd’hui. Ils sont tous achetés en magasin bien sûr : les cartables fabriqués à la maison appartiennent définitivement au passé. |
Pour terminer appréciez ! |
C’EST QUOI, UN PRIX NOBEL ? |
1. Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, voulait laisser une bonne image de lui après sa mort |
Les prix Nobel, on les doit au chimiste suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite. Grâce à son invention, il monta une entreprise d’armement, qui le rendit richissime. Au décès de son frère Ludvig, en 1888, un journal français publia par erreur la nécrologie d’Alfred Nobel : "Le marchand de la Mort est mort. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer le plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier". La lecture de cette nécrologie précoce l'a convaincu de tout faire pour laisser une meilleure image de lui après sa mort. |
2. Un testament pour léguer sa fortune à cinq personnalités qui se sont illustrées en chimie, physique, médecine, littérature et... paix mondiale. |
C’est pour cette raison qu’âgé de 62 ans, en 1895, il rédigea un testament : Tout le reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services. La suite du testament précise que ces revenus seront divisés en cinq parties égales : l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante dans les domaines suivants : 1. la physique 2. la chimie 3. la médecine 4. la littéraire 5. à la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes Après la mort d’Alfred Nobel en 1896, quelque 31,5 millions de couronnes suédoises, soit aujourd’hui 1,5 milliards de couronnes (175 millions d’euros) ont été affectées comme capital, dont les intérêts sont chaque année redistribués aux lauréats. |
3. Des prix distribués par 4 institutions suédoises et norvégiennes |
Le testament précise aussi que les prix seront décernés par quatre institutions de Suède et Norvège (alors unies, entre 1814 et 1905) : 1. l’Académie royale des sciences de Suède pour le prix de Physique, 2. l’Institut Karolinska de Stockholm pour la Médecine, 3. l’Académie suédoise pour la Littérature, 4. un comité de cinq personnalités choisies par le Parlement Norvégien pour le Nobel de la Paix. Il fut alors décidé d’instituer comme légataire une Fondation Nobel pour gérer le capital des prix Nobel, pendant que les différents comités désignés par le testament se chargeraient de l’attribution des récompenses. La première cérémonie eut lieu en 1901. À présent, les lauréats reçoivent chacun un diplôme, une médaille, et un chèque de 8 millions de couronnes (environ 930 000 euros). Au-delà du montant, ce prix leur permet surtout une renommée internationale sans équivalent. |
4. Une nouvelle discipline en 1968 crée par la banque de Suède |
En 1968, la Banque de Suède a créé un nouveau prix en sciences économiques. Ce n’est donc pas un prix "Nobel" à proprement parler, mais il est communément qualifié de "Nobel d’Économie". Cette même année, la Fondation Nobel décide de figer la liste des prix : aucune nouvelle discipline ne peut être créée. |
5. Pourquoi pas de prix Nobel de mathématiques ? |
La légende veut qu’Alfred Nobel en aurait voulu à un certain Gosta Mittag-Leffler, un mathématicien qui lui aurait "piqué" sa maîtresse, Sophie Hess. Mais deux suédois, Lars Garding et Lars Hömander ont contesté cette rumeur dans un article de la revue Mathematical Intelligencer intitulé "Why is there no Nobel Prize in Mathematics ?". La vraie histoire, selon les auteurs suédois, c’est qu’il existait déjà à l’époque un prix scandinave de mathématiques… et que Nobel, de nature pratique, n’aimait pas trop cette discipline. |
6. Déjà 56 Français lauréats |
Déjà 59 Français ont été lauréats du prix Nobel depuis sa création. Avec 14 récipiendaires, c'est en littérature que la France a le plus brillé. Parmi eux : Henri Bergson, André Gide, François Mauriac, Albert Camus, Jean-Paul Sartre (décliné)… En physique, Marie Curie l'a reçu deux fois. Entre 1999 et 2008, la France a reçu au moins une fois le Prix Nobel dans chacune des 5 disciplines. Le dernier Français à avoir reçu le Prix Nobel est Jean Tirole en 2014, en économie. |